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Nyalla
Article : Au Niger, le Covid-19 vu du village
Coronavirus
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18 juillet 2020

Au Niger, le Covid-19 vu du village

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséque⁸nces de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Cette semaine j’ai entrepris un court voyage dans la partie Est du Niger. J’ai rencontré, dans un petit village du nom de Kogori, situé à une centaine de kilomètres de Niamey, des personnes extraordinaires. J’ai donc décidé de vous parler dans ce billet de mon aventure avec ces habitants, qui, croyez-le ou non, doutent de l’existence du coronavirus.

© Nyalla

Curieuse de nature, surtout quand je change d’environnement, j’ai voulu aborder la question du coronavirus avec les habitants du village alors que je faisais un tour au marché. Grande fut ma surprise quand un jeune vendeur de piments secs m’affirma n’avoir jamais entendu parler du coronavirus.

« Je ne suis pas au courant de l’existence de cette maladie. J’habite dans un petit hameau à une heure de route d’ici. Je viens chaque lundi, jour du marché, pour vendre du piment sec. Bien que je possède un poste radio, c’est pour écouter de la musique. Je profite du marché pour remplir la carte mémoire de la radio de variété musicale parce que ça me motive pour travailler dans mon champs »

© Nyalla

Après avoir entendu de tels propos, j’ai regardé autour de moi dans le marché et je me suis rendue compte que tout le monde vaquait à ses occupations sans se soucier du fameux virus. Les stands étaient alignés les uns à côté des autres dans la plupart des hangars, on pouvait compter deux ou trois commerçants par stands, chacun avec des articles divers. On ne peut donc pas parler ici de distanciation sociale. Je comprends mieux maintenant tous les regards sur moi alors que j’avançais dans les allées avec mon masque de protection pour me couvrir la bouche et le nez.

J’aperçus au loin un autre stand qui m’a attiré, il y avait un joli mélange de couleurs. On y trouvait des perles et plein d’autres articles prisés par ceux qui viennent de loin et qui n’ont la possibilité de les trouver qu’une fois dans la semaine, au marché (le sel, les allumettes, les clous…). Comme j’aime bien les perles, j’en ai acheté quelques unes et j’en ai profité pour aborder le sujets du Covid-19 avec le commerçant. Lui au moins, il savait de quoi il s’agissait :

« Le coronavirus est une maladie très contagieuse. J’ai entendu à la radio beaucoup de messages de prévention et les mesures barrières passent aussi à la radio sous forme de sketchs. J’ai de la famille à Niamey, à chaque fois qu’on s’appelle, mon cousin me parle de l’évolution de la maladie. Mais ici, on n’a jamais vu une personne infectée par le coronavirus. La peur n’a pas sa place parce que tout est question de destinée, si Dieu décide que ce virus te conduira à la mort, personne ne peut l’empêcher. » 

© Nyalla

La foi et le destin semblait l’avoir anesthésié, il paraissait imperturbable. Aucune expression sur son visage ne laissait croire qu’il avait peur de se faire contaminer ou de contaminer quelqu’un.

Malheureusement, nombreux sont ceux qui ne croient pas à l’existence du coronavirus. Les gens ont cette mauvaise habitude de ne croire à un danger que lorsque ça les touche ou quand ça touche un proche. Tant que ça n’est pas visible, c’est comme si ça n’existait pas…

© Nyalla

Il faut dire aussi que depuis l’apparition du coronavirus le 19 mars au Niger, aucun marché n’a été fermé. A Niamey par exemple, pour toutes mesures préventives, l’Etat a mis des équipes à disposition pour une opération de désinfection des grands marchés chaque soir à 17h. Et c’est tout. Le masque de protection n’est pas obligatoire. Les commerçants et les clients font comme ils veulent. Il arrive de croiser des gens qui portent un masque pour leur propre protection mais c’est plutôt rare…

Après ce voyage, j’ai retenu une chose : On frôle souvent le danger, soit par ignorance soit par simple insouciance. Or, en temps de crise sanitaire, il vaut mieux être vigilant.

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Article : Les journalistes nigériens face au coronavirus
Coronavirus
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12 juillet 2020

Les journalistes nigériens face au coronavirus

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséque⁸nces de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Dans ce billet, le Mondoblogueur Abdel Latif Idrissa et moi-même avons porté notre attention sur celles et ceux qui font l’information au Niger. Ces journalistes qui, même lorsque le coronavirus venait d’arriver, lorsque la peur se lisait dans le regard des citoyens, lorsque les gens étaient confinés chez eux, ces journalistes passaient des heures sur le terrain à la recherche de l’information. Deux journalistes nigériens témoignent des conditions inédites dans lesquelles ils ont exercé leur métier.

Omar Issa du groupe de presse Niger 24

Omar Issa, 29 ans, est journaliste reporter pour le groupe de presse Niger 24. Depuis l’arrivée de la pandémie de Covid-19 au Niger, ses conditions de travail ont totalement changé. Il raconte.

© Omar Issa

« Au niveau de notre rédaction, nous nous sommes évidemment conformés aux mesures prises par les autorités sanitaires pour respecter les gestes barrières. Par exemple, pour aller en reportage, on part avec un effectif réduit et muni de masques de protection. Nos moyens de précaution sont le port des bavettes, l’installation de dispositifs de lavage de mains, le respect de la distanciation sociale. »

Nos conditions de travail durant le Covid-19 © Omar Issa 

L’administration publique a mis à disposition de la presse des moyens pour se protéger, et les journalistes ont également bénéficié de certains appuis comme ceux de la Maison de la presse et de l’Association des Professionnels Africains de la Communication (APAC) / Section du Niger. Ils ont reçu des masques et des dispositifs de lavage des mains.

Formation sur le renforcement de capacités en temps de Covid-19 © Omar Issa 

Pour Omar, la situation au Niger est aujourd’hui plus ou moins stable. Il suit l’évolution de la pandémie via le site Ministère de la Santé, qui, chaque soir, met en ligne un communiqué pour informer sur la situation hebdomadaire. 
“Dans ce communiqué, il est rappelé que le port de la bavette est obligatoire, surtout pour un journaliste qui est censé sensibiliser la population sur les risques de la maladie. Beaucoup de reportages ont d’ailleurs été réalisés par le groupe Niger 24 sur la pandémie de coronavirus. Nous devons continuer à jouer notre rôle qui est d’informer et de sensibiliser la population.”

Omar explique que le coronavirus a bouleversé les médias. La situation des organes de presse était déjà morose avant l’arrivée de la maladie car les télévisions privées sont dans une situation financière difficile, et la crise a amplifié la situation.
« La pandémie de Covid-19 a bouleversé le secteur des médias au Niger, beaucoup de d’organes de presse, surtout les chaînes de télévisions, ont dû mettre une partie de leur personnel au chômage technique. »


Comment Omar a couvert la crise du coronavirus 

« En tant que journaliste, je fais beaucoup de sujets allant de le sens de la sensibilisation des populations sur le Covid-19 car aujourd’hui la seule arme face au Covid-19, c’est la prévention. Je fais des reportages sur le Covid-19, comme l’actualité l’oblige, mais j’essaye aussi, à travers les réseaux sociaux, de toucher le plus de personnes possibles en publiant chaque soir la note d’information du Ministère de la Santé. L’idée c’est d’appeler le plus possible au respect des mesures préventives. »

Selon le journaliste, le Niger a su réagir à temps. Grâce aux mesures prises par le gouvernement, le travail colossal abattu par les médias et le personnel soignant, la pandémie n’a, pour le moment, pas fait de ravages au Niger.
« Aujourd’hui, grâce à Dieu, le résultat est satisfaisant car chaque jour, on enregistre moins de cas au Niger. Sur le terrain, on constate que les gens tentent plus ou moins de respecter les mesures préventives. Les médias ont sans nul doute joué un rôle important dans le cadre de la lutte contre le le Covid-19, parce que les médias sont des canaux de transmission d’informations fiables. »


Amina Dioffo de la Radio-Télévision Ténéré

© Amina Dioffo

Amina Dioffo est journaliste à la Radio-Télévision Ténéré de Niamey. Depuis que le coronavirus sévit au Niger, sa rédaction se mobilise pour couvrir l’actualité du Covid-19 et participer à la sensibilisation de la population. Elle raconte.

« On a couvert la crise avec différents reportages, des enregistrements de messages de sensibilisation qui passent chaque jour à la télé avant le JT de 13h et de 20h. C’est nous-mêmes, les journalistes de la rédaction, qui avons réalisé ces messages. On fait des reportages pour amener les gens à prendre en considération les couches vulnérables de la société, les enfants, les femmes et les vieillards. On a beaucoup parlé des talibés aussi, ces enfants qui sont abandonnés à eux-mêmes dans cette crise sanitaire inquiétante. Et on a beaucoup fait de sujets pour expliquer comment utiliser correctement les masques de protection et les dispositifs de lavage des mains, les gels antibactériens. Alors, pour apporter notre contribution, on travaille toujours en équipe. »

Quand le micro et la caméra deviennent une arme pour combattre le coronavirus
Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, Amina n’a pas hésité à saisir son micro pour mener ce combat. 
« J’ai fait des reportages sur les enfants dans les écoles pour comprendre comment ils sont protégés par les responsables scolaires, comment ils mettent en place les gestes barrières. Dans certains établissements, les dangers du Covid-19 sont enseignés comme une leçon de morale pour que les enfants puissent comprendre le plus simplement possible les conséquences du coronavirus. »

Beaucoup d’autres idées de sujets ont traversé l’esprit d’Amina mais comme on le dit dans la profession, c’est le terrain qui commande. Malheureusement, l’accès à l’information n’est pas toujours accordé aux journalistes au Niger. 
« Il y a des sujets que je n’ai pas pu traiter. Par exemple, je voulais visiter les prisons pour voir comment les prisonniers sont traités pendant cette période. Je voulais savoir si les établissements ont à leur disposition des moyens nécessaires pour se protéger, des masques de protection, du savon, du gel désinfectant, etc. Mais je n’ai jamais eu l’autorisation. »

© Amina Dioffo

Quelles conséquences le coronavirus a-t-il eu dans le quotidien d’Amina ?
« Ma rédaction est scindée en deux, chaque équipe vient un jour sur deux pour travailler. Nous portons des masques pour aller sur le terrain, des masques donnés aux journalistes par la maison de presse. Quand le couvre-feu était effectif à Niamey, je ne pouvais pas sortir en reportage le soir, de peur de ne pas réussir à rentrer avant les heures indiquées. Ensuite, personnellement, mon salaire a été réduit, je ne reçois que la moitié de mon salaire habituel. »

A la fin de notre entretien, Amina me confiait être sereine quant à la situation au Niger car le pays enregistre de moins en moins de cas positifs. 


Considérés comme le troisième pouvoir, les médias jouent, sans nul doute, un rôle primordial dans la lutte contre le Covid-19. Ces hommes et femmes journalistes ont été créatifs pour continuer à diffuser du contenu sur la crise sanitaire. Ils n’ont pas abandonné leur mission première : informer.

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Article : Ces jeunes qui s’engagent dans la lutte contre le coronavirus au Niger
Coronavirus
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9 juillet 2020

Ces jeunes qui s’engagent dans la lutte contre le coronavirus au Niger

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséque⁸nces de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Au Niger, pays enclavé au coeur de la bande sahélo-saharienne, la population se caractérise par sa jeunesse dont l’âge médian est de 15 ans. Le coronavirus a, pour le moment, plutôt épargné les jeunes sur le plan médical. Mais la jeunesse est forcément impliquée dans cette crise sanitaire. Qu’ils soient observateurs, acteurs, ou bien même victimes, tous les jeunes sont concernés. Dans ce billet commun, le Mondoblogueur Abdel Latif Idrissa et moi-même avons voulu mettre en lumière deux jeunes nigériens qui s’illavons voulu mettre en lumière deux jeunes nigériens qui s’illustrent par des actions concrètes qu’ils mènent face à la pandémie de Covid-19. Nous vous proposons de rencontrer Kadiatou Abdoulaye Idani à Niamey et Boubacar Siddo Daouda à Tahoua. 

À Tahoua, Boubacar Siddo Daouda

À Tahoua, la jeunesse n’est pas restée en marge de la lutte contre la propagation du coronavirus. Beaucoup de jeunes se sont portés volontaires pour mener des actions de sensibilisation. Gestionnaire de formation, Boubacar Siddo Daouda, fait partie de ces jeunes gens qui se sont illustrés à travers leurs actions dans la lutte contre la pandémie. Il est Jeune Volontaire de la ville et président de la Jeune Chambre Internationale de Tahoua, une organisation de jeunes citoyens engagés à créer un impact dans leurs communautés. Leur slogan: “Les citoyens actifs sont des personnes investies dans l’avenir de notre monde.”

Selon Boubacar, le coronavirus a installé une psychose généralisée au sein de la population depuis son arrivée au Niger. Et l’une des conséquences directes, c’est le ralentissement voire l’arrêt total des activités dans certaines organisations. Depuis la levée progressive des mesures préventives, on se dirige tout de même vers une reprise progressive des activités.

@ Boubacar Siddo Daouda

Et du côté des jeunes alors ?
« L’impact négatif de la pandémie et de ses conséquences pour les jeunes, c’est d’abord la perte de leur emploi pour certains, quand d’autres se sont retrouvés en chômage technique. Les études étaient aussi suspendues et les jeunes entrepreneurs ont vu leur chiffre d’affaires chuter sans rien pouvoir faire. Je ne parle même pas des porteurs de projets pour lesquels tout s’est arrêté. Cependant, on peut retenir qu’il y a aussi eu un impact positif car certains jeunes actifs ont mis leur temps mort à profit pour développer leurs compétences en suivant des formations en ligne par exemple. »

Cette période a été difficile pour toute la population, mais pour Boubacar ces mesures préventives mises en place par le gouvernement étaient nécessaires pour protéger la population. « Les gestes barrières contribuent à limiter la propagation du virus. Ces mesures jouent un rôle capital dans la limitation de la propagation du Covid-19. »

L’équipe des jeunes volontaires de Tahoua
@ Boubacar Siddo Daouda

En tant que jeune volontaire sur toutes les questions de développement et d’émancipation de la jeunesse, Boubacar Siddo Daouda a mené plusieurs actions concrètes dans la lutte contre le Covid-19.

« Avec la Jeune Chambre Internationale (JCI) de Tahoua, nous avons pu mettre en place une campagne de sensibilisation à travers des vidéos, des affiches, des formations en ligne pour donner des informations à la population locale sur le Covid-19 et sur la nécessité de mettre en pratique les gestes barrières. Avec l’Association des Scouts du Niger et l’appui de l’UNICEF, nous avons pu mener des campagnes de sensibilisation, distribuer des dispositifs de lavage des mains, ainsi que des masques dans les mosquées, dans les écoles et auprès des chefs de quartier. Nous avons mis en place des comités de veille dans chaque quartier, je suis d’ailleurs le chef d’équipe de mon quartier, je reste actif pour alerter sur d’éventuels cas suspects. Grâce à cette action, nous avons touché plus de 600 ménages dans la ville de Tahoua ! »

Vidéo de sensibilisation en langue peule sur le Covid-19 © Boubacar Siddo Daouda
“Pour notre propre santé, appliquons scrupuleusement les mesures prises par le gouvernement pour se protéger contre le coronavirus.”

Pour finir, Boubacar lance un appel à toute la jeunesse du Niger à se mobiliser davantage pour amener hors de nos frontières la maladie du Covid-19.

« Le rôle de la jeunesse est primordial dans la lutte contre le coronavirus, les jeunes sont en première ligne car ils constituent la majeure partie de la population nigérienne. La jeunesse, c’est l’avenir du pays donc elle doit s’engager ! Chaque jeune a le devoir moral de mener des actions concrètes aussi minimes soient-elles afin de créer un lendemain meilleur pour les générations à venir. »

À Niamey, Kadiatou Abdoulaye Idani

C’est la présidente de l’Association des Jeunes Filles Nigériennes pour la Santé de la Reproduction (AJFSR). Je peux vous dire que Kadiatou n’est pas restée les bras croisés quand la crise sanitaire a éclaté. Lorsque l’Etat a mis en place des mesures préventives le 17 mars dernier, elle a eu comme un sursaut :

« Au début, on pouvait penser que c’était exagéré, mais l’évolution de la pandémie nous a montré que les mesures prises par le gouvernement sont aussi nécessaires qu’indispensables pour la protection de toute la population. C’est une maladie dont le seul remède reste la prévention, donc aucune mesure n’est de trop. »

@ Kadiatou Abdoulaye Idani

Elle s’est alors portée volontaire pour agir dans ce sens.  

« J’ai mené plusieurs actions de sensibilisation auprès des jeunes des cinq arrondissements  de la ville de Niamey pour leur rappeler notre responsabilité en tant que futurs leaders. Je pense que c’est important de collaborer avec les autorités dans la lutte contre le Covid-19 au Niger. Quand les affrontements ont éclaté à Niamey à cause du couvre-feu au mois d’avril, nous sommes allés sur le terrain avec le Conseil National de la jeunesse pour expliquer aux jeunes la nécessité de respecter les mesures de prévention pour le bien-être de tous. On leur a aussi conseillé d’éviter les affrontements et de collaborer avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) pour sécuriser la ville. »

Kadiatou s’est encore plus impliquée dans la prévention contre la propagation du coronavirus lorsque l’UNICEF a mis à la disposition du Ministère de la Santé publique un projet piloté par l’organisation ComDev. . Elle connaît bien cette organisation pour en faire déjà partie, le but est de venir en appui au Comité de Riposte Covid-19 dans la gestion de la pandémie.

« Je gère le chatbot WhatsApp. C’est un service gratuit conçu pour répondre aux inquiétudes de la population sur le coronavirus. On fournit des informations rapides, fiables et officielles 24h sur 24 pour lutter contre la désinformation et les rumeurs. Et on répond à toutes les questions en lien avec le Covid-19 tout en orientant les utilisateurs vers des sites sur lesquels ils peuvent suivre régulièrement les informations sur la pandémie. »

Vous pouvez enregistrer le numéro dans vos contacts téléphoniques +227 80 06 60 30 et démarrer une conversation ou poser une question.

Pour la jeune volontaire, la plupart des problèmes qu’elle constate sur le terrain viennent des incompréhensions de la population. Certains citoyens lient le coronavirus à la politique car l’Etat a pris des mesures préventives avant même l’apparition du premier cas de coronavirus. Du coup, certains ont pensé qu’il s’agissait d’une stratégie de la majorité politique pour récolter des fonds auprès de bailleurs et détourner cet argent au lieu de l’investir dans la bonne gestion de la pandémie. 

« Le résultat est positif puisque la situation est sous contrôle. Dieu merci la catastrophe que certains ont prédit n’est pas arrivée. Je pense que c’est aussi parce qu’il y a eu un travail acharné des équipes sur le terrain. »

Quand on lui demande quel rôle les jeunes peuvent tenir dans cette crise sanitaire, la jeune leader répond sans sourciller qu’elle se sent actrice du changement. Pour elle, la jeunesse doit être au devant du combat pour vaincre la pandémie car les jeunes sont les citoyens de demain. L’avenir se construit maintenant. 

« Nous ne sommes pas uniquement le futur, nous sommes aussi le présent. Si nous réclamons des places dans les différents secteurs du développement, il nous faut prouver que nous pouvons tenir face aux problèmes que traverse le pays. »

Beaucoup de jeunes ont perdu gros depuis le mois de mars où le coronavirus a pointé son nez au Niger. Certains ont perdu des projets, des investissements, comme par exemple dans le secteur de la restauration. Malgré tout ce désordre, une chose est sûre pour Kadiatou, le coronavirus n’a pas eu qu’un impact négatif. 

« Le Covid-19 a aussi eu des répercussions positives sur les jeunes qui ont rapidement su développer une grande force de résilience. Ils se sont adaptés à la vie en temps de coronavirus. Je crois que les jeunes ont cette capacité à se battre pour un développement durable avec les moyens du bord. Les jeunes sont une force remarquable. »


Dans ce billet, nous avons voulu souligner l’engagement des jeunes au Niger, et montrer que chacun peut mettre la main à la pâte dans son domaine d’expertise. Nous, jeunes citoyens, nous pouvons tous apporter une pierre à l’édifice pour éradiquer le coronavirus. Le combat contre le Covid-19 n’est pas encore terminé, la jeunesse doit rester vigilante. Ensemble, nous sommes plus forts ! 

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Article : Le business en ligne de Fatouma peu touché par le coronavirus
Coronavirus
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5 juillet 2020

Le business en ligne de Fatouma peu touché par le coronavirus

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséquences de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Fatouma Maiga est une jeune femme de 23 ans, étudiante en Master 2 de Négociation et Relation client dans une école professionnelle à Niamey. En parallèle, elle est entrepreneure dans le domaine du e-commerce depuis 6 ans, elle vend des articles en ligne. Comme beaucoup de gérants de business, elle a dû s’adapter à l’arrivée du coronavirus.

« J’ai une page Facebook, Mon marché, sur laquelle je publie mes articles qui sont à 95% sur commande avec avance à l’appui. Je ne fais pas que du commerce en ligne parce qu’il m’arrive aussi d’acheter des articles en gros chez des commerçants et de les revendre avec une marge pour faire un bénéfice. »

Fatouma propose toutes sortes d’articles : des chaussures, des robes de soirée, des ustensiles de cuisine, etc.. Ces produits viennent de Chine, de France, de Tunisie et même de certains pays africains. C’est pour ça que le e-commerce de Fatouma a été perturbé par la fermeture des frontières aériennes et terrestres, des mesures de prévention décrétées par le gouvernement, le 17 mars, dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.

« Mon chiffre d’affaire n’a pas chuté mais ce qui était compliqué c’est qu’il n’y avait plus aucun bus qui roulait, plus aucun avion qui décollait ou atterrissait. Alors, j’ai dû changer de tactique. J’entassais les commandes pendant plusieurs semaines et j’envoyais de très gros colis en même temps. »

La fermeture des frontières terrestres complique l’envoi des colis

Alors que les compagnies de transport en commun qui relient les axes des régions du pays et quelques pays africains frontaliers étaient en pause, Fatouma ne pouvait pas faire attendre les clients. Des clients impatients de recevoir leurs colis malgré la situation compliquée des déplacements.

« J’ai réussi à expédier les colis grâce à Wassika Express, un service de courrier qui a continué à transporter les colis vers les autres régions du Niger au moment où les grandes compagnies de transports ont cessé leurs activités. »

Ingénieuse, Fatouma a fait appel à un livreur pour les clients qui se trouvent dans la même ville qu’elle, c’est-à-dire à Niamey. A la réception du colis, le client devait payer la somme de 1000 francs CFA.

Heureusement pour Fatouma, cette situation ne lui a pas fait perdre de clients. En fait, elle s’est arrangée pour prendre uniquement les commandes des clients déjà fidélisés en 6 ans d’expérience dans le commerce. Donc la compréhension de ces derniers était au rendez-vous.

Quand on lui demande si en tant qu’entrepreneure, elle a tiré un enseignement de cette période de crise, Fatouma répond : « J’ai appris que tout peut basculer à n’importe quel moment. Je m’en suis bien sortie mais je pense que c’est important de varier ses activités. » Le coronavirus aurait-il ouvert le champs des possibles pour Fatouma ?

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Article : Quand le Covid-19 menace le rêve d’un élève : obtenir son baccalauréat
Coronavirus
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2 juillet 2020

Quand le Covid-19 menace le rêve d’un élève : obtenir son baccalauréat

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséque⁸nces de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Au Niger, les établissements scolaires ont fermé leurs portes aux élèves du 17 mars au 1er juin 2020. Cette décision faisait partie des mesures préventives prises par le gouvernement au lendemain de l’apparition du premier cas positif au Covid-19 sur le territoire nigérien.
Tantôt c’était la joie pour les élèves habitués à sécher les cours, tantôt c’était la panique pour les autres, surtout ceux en classe d’examen. Les futurs bacheliers vont devoir boucler le programme scolaire avant l’examen prévu le 17 août.

Je connais un jeune lycéen dont la vie quotidienne a été bouleversée et les études menacées par la fermeture de son établissement scolaire. Il s’appelle Amadou Abdou Diori Rachid, élève en classe de terminale à Niamey.

Amadou, lycéen à Niamey

« Je n’avais jamais vécu de crise sanitaire comme celle du coronavirus. La situation m’était inconnue et le fait de voir tous les jours de plus en plus de cas positifs au Covid-19 m’a beaucoup inquiété. Le coronavirus a remis en question toutes nos habitudes de vie, notre quotidien. Les mesures préventives et le confinement surtout, ont créé chez moi une certaine crainte de l’autre. J’étais méfiant car j’avais peur de me faire contaminer. Cela joue sur la moral et cette inquiétude s’est répercutée sur mes études. »

Quand l’arrêt des cours laisse place à la diversion

« Je suis candidat au baccalauréat donc l’arrêt brutal des cours pendant plus de deux mois ne peut pas être sans conséquences sur nos résultats. » En effet, lorsque Amadou s’est retrouvé hors du cadre scolaire, maintenir le même rythme d’apprentissage était difficile pour lui. « Tout un programme aurait dû être établi pour bien garder non seulement ce que j’ai appris mais aussi apprendre le reste du programme scolaire. Mais je ne savais pas comment m’adapter et je me suis un peu trop diverti à regarder la télévision ou à naviguer sur internet. J’ai pris de mauvaises habitudes. Par exemple, j’ai remplacé la lecture par l’écran alors que j’adore lire, c’est une passion. »

Le jeune Amadou a été obligé d’arrêter le sport un temps car les espaces publics ont également fermé. Mais il a beaucoup joué de guitare quand il ne pouvait pas sortir.


Les cours en ligne, une alternative pour éviter une année blanche

Pour que les élèves puissent avancer sur le programme scolaire, les autorités ont envisagé des cours en ligne ou à la télévision. Cette idée a rapidement suscité la polémique sur la Toile: certains responsables pédagogiques et parents d’élèves ont contesté la faisabilité de cette solution pour sauver l’école nigérienne. Pour certains, l’option des cours en ligne aurait défavorisé une majorité d’élèves. Le taux de pénétration d’internet au Niger est l’un des plus faibles du continent 2,10% selon des statistiques de 2017. Seulement 13% de la population bénéficie de l’électricité, selon les responsables de la société en charge de la distribution de l’énergie.

En dépit de toutes les interrogations, des groupes Whatsapp ont été créés par des enseignants pour interagir avec les élèves sur des thèmes d’exposés et ou de leçons. Amadou a eu intégré un de ces groupes.

« Le groupe a été créé par l’administration d’une école de la place et j’ai été ajouté par le proviseur. On avait des exercices à traiter sous la supervision d’un professeur. Nous avons travaillé comme cela durant deux mois et demi avant la réouverture des établissements. L’intégration dans le groupe était contrôlé et il y avait des règles. Aujourd’hui, le groupe de travail est toujours actif sur WhatsApp, notamment pour traiter les sujets des examens du bac des années précédentes. Personnellement, en plus de ces révisions, je me suis fait un tableau avec toutes mes matières pour pouvoir parcourir l’ensemble de mes leçons. »


Amadou fait partie des meilleurs élèves de sa classe et le programme tire à sa fin alors il reste optimiste sur sa réussite au baccalauréat. Il a conclu notre discussion en me confiant que malgré les bouleversements que le coronavirus a instauré dans nos vie, cette période a aussi permis aux gens de prendre du recul et d’apprécier la vraie valeur des liens familiaux.

« Cette situation a donné au monde le temps de mieux observer nos relations, notre rapport à la nature, à l’autre, à notre famille. De façon inattendue, on a été obligé de rester un long moment ensemble. Et puis, c’est important de se dire que nous avons la chance de vivre. »

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Article : Djibo Sayo, un médecin généraliste au cœur de la pandémie de Covid-19 au Niger
Coronavirus
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28 juin 2020

Djibo Sayo, un médecin généraliste au cœur de la pandémie de Covid-19 au Niger

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséquences de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Les agents de santé sont en première ligne lorsqu’une crise sanitaire frappe de plein fouet un pays. L’apparition du coronavirus au Niger a mis en lumière leur travail et leur dévotion. Pour le jeune médecin généraliste Djibo Sayo Farmo Adamou, la propagation du Covid-19 jusqu’au Niger, pays du Sahel, était prévisible. Rencontre.

« En tant que médecin, je me suis préparé à l’arrivée du coronavirus car vu le mode de transmission du virus, je savais que le Niger ne serait pas épargné. »

© Djibo Sayo

Dr Djibo Sayo est le secrétaire général de l’Association des jeunes médecins du Niger (AJMN) qui compte plus de 1000 médecins, toutes spécialités confondues. Ces médecins sont répartis sur l’ensemble du territoire, la majorité d’entre eux est sans emploi donc disponible pour toute action nécessaire. Il faut noter que le Dr Sayo et ses confrères de l’association sont toujours en attente d’une intégration à la fonction publique du pays. Le temps presse en cette période exceptionnelle alors loin de se décourager, Djibo Sayo, lui, se dédie à la prévention et à la gestion de la pandémie du Covid-19 par le biais de l’organisme. 

« A travers l’association des jeunes médecins du Niger pour la promotion de la santé, nous avons mené plusieurs actions dans le cadre de la lutte contre la propagation de maladie. Nous avons mobilisé 150 jeunes médecins pour appuyer le Ministère de la Santé, notamment au sein du Comité national de lutte contre le Covid-19. J’ai coordonné cette activité de volontariat des jeunes médecins avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).»

Dans une déclaration de presse relative à la crise sanitaire que traverse le pays, l’association a également appelé les autorités du pays à donner les moyens nécessaires au personnel soignant et à prendre des dispositions adéquates pour leur sécurité. Il est urgent de penser au renforcement de notre système de santé qui souffre aujourd’hui d’un manque crucial de ressources humaines. 

Au stade Général Seyni Kountché où sont traités les cas positifs au Covid-19
© Djibo Sayo


La sensibilisation, mot d’ordre pour éviter la propagation du coronavirus

À titre personnel, Djibo Sayo essaye tant bien que mal de faire prendre conscience de la réalité de la maladie à la population nigérienne.

« Je suis intervenu à la télévision Bonferey, une chaîne privée du Niger, en tant que médecin consultant pour répondre aux questions des téléspectateurs. Un canal très important pour toucher les citoyens du Niger. J’ai donné des interviews à plusieurs médias nationaux et internationaux et j’ai aussi animé des vidéoconférences pour des associations de jeunes. »

Malgré l’acharnement de Djibo Sayo pour débarrasser le Niger de cette crise sanitaire, le coronavirus n’a pas fait de cadeau à ce médecin déjà plus que mobilisé. En effet, à cause de certaines mesures préventives, il a perdu son travail de vacataire dans une clinique à Niamey.

« Pour des raisons de prévention et de protection du personnel, la responsable a dû fermer la clinique temporairement. Malheureusement, cette fermeture est devenue définitive au mois d’avril. Je travaille aussi avec des Indiens dans le cadre de la promotion de certains médicaments au Niger. Nos activités ont été suspendues en avril et mai avec une réduction de 50% de mon salaire. Chose qui est normale vu la situation internationale de plus en plus complexe. »

Sur le site d’isolement et de prise en charge des personnes infectées
© Djibo Sayo


La jeunesse, levier central de la lutte contre le Covid-19

Djibo Sayo lance un message à la jeunesse :

« Le Niger est une population très jeune, elle constitue la frange de la population la plus active. La pandémie de Covid-19 est une maladie très contagieuse qui impose des mesures sociales strictes pour couper la chaîne de transmission du virus. Ces mesures ont des conséquences socio-économiques néfastes pour la population en particulier les jeunes. C’est pourquoi la jeunesse doit être au premier plan pour lutter contre ce fléau. Elle doit plus que tout respecter les gestes barrières à tous les niveaux dans la société. C’est en ce sens que les jeunes aideront les autorités sanitaires à circonscrire la pandémie. »

Il faut savoir qu’un nombre important de jeunes ont perdu temporairement ou définitivement leur travail à cause de la crise actuelle. Si la pandémie n’est pas maîtrisée à court terme, la situation va être de plus en plus difficile pour cette jeunesse qui souffre déjà du manque d’emploi. Le combat ne sera gagné qu’avec leur implication et leur détermination dans la lutte contre la Covid-19.

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Article : Quand le vie nocturne s’est arrêtée à Niamey à cause du Covid-19
Coronavirus
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25 juin 2020

Quand le vie nocturne s’est arrêtée à Niamey à cause du Covid-19

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséquences de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Pendant plus de deux mois, les discothèques de Niamey ont été plongées dans le silence et l’obscurité. Les noctambules de la capitale du Niger sont restés privés de vibrations musicales et de déhanchés nocturnes. Parmi les décisions prises par les autorités nigériennes pour éviter la propagation du coronavirus, les lieux de loisirs ont été fermés au public du 17 mars au 13 mai, selon les règles du couvre-feu. 

Le show nocturne a finalement repris lors de la levée des mesures restrictives mais les retombées économiques de ce coup d’arrêt des activités sont lourdes pour les établissements de la nuit. A Niamey, il existe au moins une dizaine de boîtes de nuit. Dans ce billet, je vous propose de rencontrer le gérant de l’un des clubs de la capitale. Moustapha Oumarou, alias Dj Master Taf, est un amoureux des bits et gère le célèbre « The On1e », situé à Corniche Yantala. 

Dj Master Taf aux platines

Quelle est l’ambiance habituelle au « The On1e » avant l’arrivée du coronavirus ?
« Habituellement, nous recevons en moyenne 100 à 200 personnes par soirée le week-end. Ce qui est bien pour la recette en fin de soirée. »

Comment avez vous ressenti l’impact du virus  ?
« La pandémie de coronavirus nous a tous surpris, ça été brusque. On nous a obligé à fermer du jour au lendemain, ce qui a affecté notre comptabilité surtout que nous sommes une nouvelle boîte de nuit. On a ouvert il y a moins d’un an. Pendant cette période de confinement partiel, on a continué de payer le loyer et tout ce qui est nécessaire pour l’entretien de la boîte sans avoir aucun revenu durant ce moment. On a dû grignoter dans nos économies. La seule solution était de patienter. Après tout, la santé prime sur toute autre activité donc nous avons respecté la décision du gouvernement (on avait pas le choix en même temps). »

Est-ce que l’impact de la crise est plus que financier ?
« Oui la pandémie de Covid-19 nous a tous affecté psychologiquement. Et plus particulièrement les clients car nous sommes un lieu de divertissement donc beaucoup de personnes viennent ici pour évacuer le stress accumulé au travail. C’est aussi un lieu de vie sociale. D’un coup, on a tous été privés. »

The On1e

Maintenant que les activités ont reprises, est-ce que les gestes barrières sont respectés par les clients ?
« Les gestes barrières sont recommandés par les autorités sanitaires. Le port du masque n’est pas obligatoire. Nous tenons une certaine rigueur et nous utilisons des gels hydroalcooliques. »

Est-ce que cette situation sanitaire vous a fait perdre des clients ?
« Oui en effet, certaines personnes ont toujours peur de sortir. Entre-temps les hôtels ce sont mit à faire des soirées nocturnes en plus petit comité un peu à la même heure que nous, ce qui fait de la concurrence. »


Les discothèques, les bars, les lieux de la nuit sont des moteurs de l’économie, les gens consomment (parfois sans modération ?) et le monde de la nuit est également source d’emplois. Ce n’est pas parce qu’ils exercent la nuit qu’il faut les oublier. Les gérants des clubs semblent avoir autant souffert de cette invisibilité que des pertes financières. 

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Article : #Askip : À ce qu’il paraît, l’ail et le beurre de karité aideraient à prévenir le coronavirus
Coronavirus
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22 juin 2020

#Askip : À ce qu’il paraît, l’ail et le beurre de karité aideraient à prévenir le coronavirus

Faux !

Quand une phrase commence par “à ce qu’il paraît”, il faut toujours se méfier !
#Askip, un format court pour démonter les fake news sur le Covid-19 qui circulent dans nos téléphones puis dans nos conversations. Alors, si vous n’avez pas le courage de vérifier vous-mêmes, restez connectés par ici, on démêle le vrai du faux pour vous.


Depuis le début de la crise sanitaire, je suis subjuguée par toutes les rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. Chacun y va de son remède miracle contre le coronavirus et les fausses informations deviennent virales au point de les retrouver dans mes conversations de groupe Whatsapp, et même dans la rue ! Il y a quelques semaines, une dame que j’ai l’habitude de croiser à l’épicerie d’à côté, m’a envoyé un message sur Whatsapp qui disait que l’ail et le beurre de karité aideraient à prévenir la maladie Covid-19.

Ce message a semé la confusion dans ma tête. J’ai eu alors envie d’en savoir plus. 


L’ail c’est pour aromatiser vos plats, pas pour soigner le Covid-19

D’abord, mes recherches sur l’ail m’ont apprises que cette plante potagère est pleine de bonnes vertus. L’ail combat les infections, il peut servir de désinfectant intestinal. Mais si l’ail a des propriétés antiseptiques, en consommer ne fait pas pour autant fuir le virus.

Il est vrai que l’ail est un excellent antibiotique, souvent utilisé pour guérir certaines maladies comme l’hypertension artérielle. Je le sais parce que j’ai toujours vu ma grand-mère le prendre avec quelques feuilles de basilic (plante anti-inflammatoire), et ça marche bien quand elle fait une crise d’hypertension.

Mais pour rappel, jusque-là, aucune étude n’a démontré que l’ail peut prévenir ou guérir le coronavirus. D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé le confirme :

“L’ail est un aliment sain qui peut avoir certaines propriétés antimicrobiennes. Cependant, rien ne prouve, dans le cadre de l’épidémie actuelle, que la consommation d’ail protège les gens contre le nouveau coronavirus.”

Pour en savoir plus, je vous invite à lire le billet d’Abdel Latif Idrissa qui a démonté cette infox sur son blog.

Et le beurre de karité alors ?

Utiliser du beurre de karité sur les mains ou les narines pour se protéger contre le nouveau coronavirus est une fausse bonne pratique.

Le beurre de karité est utilisé pour ses vertus en cosmétique, c’est un excellent hydratant pour la peau et les cheveux. Tout comme l’ail, aucun résultat scientifique ne prouve qu’il combat le coronavirus. D’ailleurs, le journaliste Papy Aimé Faye de la BBC Afrique explique dans cette vidéo « Covid-19 en 60 secondes » :

“Une forte accumulation du beurre de karité sur vos mains peut même attirer des germes”.

Trop de beurre de karité sur la peau peut donc avoir des conséquences néfastes ! Rien ne sert donc de s’enduire les mains et les narines.

L’OMS rectifie les désinformations sur le coronavirus : Il n’existe actuellement aucun traitement homologué pour la prévention ou le traitement du coronavirus. 

Le Covid-19 ne se traite pas en automédication ou avec des plantes médicinales. Pour aller plus loin, je vous conseille cette vidéo de l’émission Priorité Santé qui a lancé #CoronaVérif, un programme de lutte contre les fausses informations sur le Covid-19 pour les réseaux sociaux. Dans de courtes vidéos, des spécialistes du continent apportent leur rigueur scientifique pour tordre le cou aux croyances les plus folles.

Pourquoi les plantes traditionnelles ne permettent pas de guérir du CoVid-19 ?

#CoronaVerif Alors que le monde est confronté à la pandémie de coronavirus, l’émission Priorité Santé – RFI a lancé "CoronaVérif", un programme de lutte contre les fausses informations sur le Covid-19 pour les réseaux sociaux. Dans de courtes vidéos, des spécialistes du continent apportent leur rigueur scientifique pour tordre le cou aux croyances les plus folles.

Publiée par Priorité Santé – RFI sur Mercredi 27 mai 2020

Jusqu’à preuves du contraire, la seule alternative pour se protéger du Covid-19 reste le respect des mesures barrières:

  • Se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec du gel hydroalcoolique
  • Maintenir une distance d’au moins un mètre avec les autres personnes
  • Évitez les rassemblements
  • Éviter de se saluer en serrant la main
  • Tousser et éternuer dans le creux du coude ou dans un mouchoir jetable
  • Utiliser un masque de protection

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Article : Althess Slameur, artiste qui combat le Covid-19 avec les mots
Coronavirus
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18 juin 2020

Althess Slameur, artiste qui combat le Covid-19 avec les mots

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséquences de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


« En temps de crise comme en temps de joie, le poète n’accouche que de textes !
Face à l’actualité voici ce que ma plume accouche !
J’espère que tu le partageras avec toutes les couches !
Comme en Chine je rêve de voir chaque médecin rentrer chez lui !
Soldats comme hauts gradés debout pour leurs saluts !
Je rêve de voir chaque homme reprendre son ancienne vie
Je rêve de voir chaque homme embrasser de nouveau la femme de sa vie !
Je rêve d’entendre ce cri partout et pour tous : c’est fini, c’est fini, le coronavirus est fini, le coronavirus est fini !
Je rêve de voir une Italie qui crie : le Covid-19 est vaincu, le Covid-19 est vaincu !
Je rêve de voir un monde où chaque continent revit !
Je rêve de ce jour où on dira à nos progénitures 
A nos mômes et aux autres mômes comment on a gagné cette guerre !
Ce jour où on leur dira de s’aimer et de ne pas se croire supérieur !
Car la vie est mince, à chaque moment une menace peut te réduire entre 4 murs !
Au pire dans un linceul oublié dans un cercueil !
Je rêve, je rêve, je rêve mais pour l’Afrique j’ai des mises en gardes !
Le coronavirus ne connait ni ton appartenance religieuse, ni ton appartenance politique, ni ta couleur de peau
Quand le coronavirus t’attaque, il t’achève !
Le coronavirus a plus d’influence sur les organismes vieillissants !
Ce n’est pas une raison pour les jeunes de ne pas respecter les normes !
Nos parents ont passé toute leur vie à veiller sur nos vies !
On doit veiller sur eux pour le reste de leur vie !
Frères et sœurs pour nos pères et nos mères on doit agir
Nos parents ont certes commis beaucoup d’erreurs !
Mais ils nous ont aidé à éviter beaucoup d’erreurs !
Ils souhaitent certes partir avant nous !
Mais ils ne s’attendent pas à ce que la cause vienne de nous !
Le coronavirus est certes dangereux mais l’humanité a connu plus dangereux !
L’Afrique a connu et connaît plus dangereux !
Ne pas céder à la psychose ne veut pas dire sombrer dans la bêtise en brisant les normes !
Cette maladie est certes moins dangereuse mais ne la prends pas comme les caresses de ta femme !
A toi grand croyant, que tu sois pasteur ou imam, écoute mes dires !
Je sais que pour toi, on ne contredit pas Allah ou Jésus !
Le Vatican est fermé en Italie, chacun prie Jésus chez lui !
La Kaaba est fermée à la Mecque, chacun prie Allah chez lui!
Je sais que pour toi le rêve c’est la Mecque ou bien la Rome!
Appelle Soudaisse et il te dira reste chez toi mon fils !
Appelle le Pape il te dira garde tes distances ma fille !
Appelle ton docteur et il dira lave tes mains sans relâche mon frère !
Appelle Althess et il te dira évite de serrer les coudes et tousse dans ton coude !
A ceux qui profitent de cette crise pour augmenter les prix des désinfectants et bavettes !
Sachez que vous êtes plus dangereux que tous les trafiquants d’armes de la planète !
C’est ne pas le moment de faire des chiffres, c’est le moment de s’unir, de battre pour survivre !
On se dit que ça n’arrive qu’aux autres, ça peut aussi arriver aux nôtres !
Alors plus de solidarité par le partage ainsi l’espoir va renaître !
Aux créateurs et partageurs des fausses rumeurs, s’il vous plaît fermez vos gueules !
Le coronavirus n’est pas votre camarade, le coronavirus n’est pas votre camarade ! »

Ces mots ne viennent pas de moi mais d’un jeune artiste slameur nigérien. On l’appelle Althess Slameur, de son vrai nom Abdoulaye Seydou Souleymane. Il est étudiant en communication et marketing à l’IPHEC et étudiant à la faculté des Lettres, Arts et Culture à l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Je l’ai interrogé sur la période que nous vivons pour savoir comment il s’inscrit dans la lutte contre le coronavirus. 


Parlez-nous de vous…

« Je suis artiste, slameur, poète. J’ai déjà sorti un album et j’ai fait une tournée nationale. Je suis chef d’une agence de communication audiovisuelle et événementielle qui s’appelle Positif Business. Je suis également consultant mass-médias et événementiel. Je pilote actuellement les activités d’une campagne jeune, “Merci Mon Héros”, en faveur du dialogue parents-enfants sur la santé de la reproduction, diffusée dans tous les pays de l’Afrique francophone. »

Comment la pandémie a bouleversé votre vie ?

« Du côté de mon entreprise, on a connu une baisse drastique car notre principale activité c’est la sonorisation et la prise d’images d’événements. Donc pas d’activité, pas de gombo, sous entendu pas de travail, pas d’argent.
En ce qui concerne mon travail d’artiste, je me suis retrouvé au chômage technique car d’habitude, je suis invité à des cérémonies, des anniversaires et des séminaires pour slamer sur le thème de l’événement, d’où mon slogan : “A chaque activité un thème et à chaque thème son texte”. Mais toutes ces activités ont été annulées.

Althess Slameur via Facebook

Comment vous êtes-vous organisé pour faire face à la crise ? 

« Je me suis adapté. Je suis artiste avant tout. L’artiste est responsable, et on sait qu’une personne responsable économise car il peut y avoir des inconnus et des imprévus. Je vis de mes maigres économies. »

Qu’est-ce qui vous a inspiré pour slamer sur le sujet du coronavirus ?

« J’ai eu besoin de pousser un coup de gueule alors j’ai utilisé ma plume comme une arme face au Covid-19. L’inspiration est née bien sûr de l’arrivée même du coronavirus et surtout de l’ampleur mondiale de la crise sanitaire. Mais mes mots viennent aussi de la peur de lire chaque soir aux journaux le nombre de personnes qui décèdent en Chine, en Italie et ailleurs. J’avais peur du rythme de migration de la maladie de pays en pays. Je me disais surtout qu’il ne fallait pas que le pire arrive chez moi. Je me suis dit : autant utiliser mon art pour extérioriser tout ça. J’ai alors trempé ma plume dans l’encrier un soir seul à la maison. Après la sortie de la première vidéo, les internautes ont souhaité une version en langue zarma. C’est positif car cette version a touché plus de personnes. »

Comment vous comptez contribuer à la lutte contre cette pandémie ?

« En tant qu’artiste, je contribue à la lutte contre le coronavirus à travers mon art. Je continuerai de conseiller à respecter les mesures barrières sur toutes les plateformes où j’interviens. » 

Althess Slameur via Facebook


Depuis l’apparition du coronavirus au Niger, le 19 mars, des jeunes comme moi se sont mobilisés pour mener des actions dans le but de sensibiliser et de combattre ce mal. Et moi alors ? Je crois qu’en mettant en lumière ces jeunes infatigables, plein d’idées et de bonne volonté, qui luttent contre le Covid-19, j’apporte ma modeste contribution ! 

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Les mots, dénonciateurs des maux

Auteur·e

L'auteur: encrepassepartout
Journaliste de formation, je viens du Niger et j’aime beaucoup voyager. Suivez mes mots à la découverte des maux dans cette aventure de mots Oups! J’ai failli oublié, appelez moi ‘’Nyalla’’
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