Quand le vie nocturne s’est arrêtée à Niamey à cause du Covid-19

Article : Quand le vie nocturne s’est arrêtée à Niamey à cause du Covid-19
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25 juin 2020

Quand le vie nocturne s’est arrêtée à Niamey à cause du Covid-19

Mondoblog lance le projet Mondoblog, unis contre le Covid-19, pour raconter l’évolution et les conséquences de la pandémie de coronavirus du point de vue des Mondoblogueurs sahéliens.


Pendant plus de deux mois, les discothèques de Niamey ont été plongées dans le silence et l’obscurité. Les noctambules de la capitale du Niger sont restés privés de vibrations musicales et de déhanchés nocturnes. Parmi les décisions prises par les autorités nigériennes pour éviter la propagation du coronavirus, les lieux de loisirs ont été fermés au public du 17 mars au 13 mai, selon les règles du couvre-feu. 

Le show nocturne a finalement repris lors de la levée des mesures restrictives mais les retombées économiques de ce coup d’arrêt des activités sont lourdes pour les établissements de la nuit. A Niamey, il existe au moins une dizaine de boîtes de nuit. Dans ce billet, je vous propose de rencontrer le gérant de l’un des clubs de la capitale. Moustapha Oumarou, alias Dj Master Taf, est un amoureux des bits et gère le célèbre « The On1e », situé à Corniche Yantala. 

Dj Master Taf aux platines

Quelle est l’ambiance habituelle au « The On1e » avant l’arrivée du coronavirus ?
« Habituellement, nous recevons en moyenne 100 à 200 personnes par soirée le week-end. Ce qui est bien pour la recette en fin de soirée. »

Comment avez vous ressenti l’impact du virus  ?
« La pandémie de coronavirus nous a tous surpris, ça été brusque. On nous a obligé à fermer du jour au lendemain, ce qui a affecté notre comptabilité surtout que nous sommes une nouvelle boîte de nuit. On a ouvert il y a moins d’un an. Pendant cette période de confinement partiel, on a continué de payer le loyer et tout ce qui est nécessaire pour l’entretien de la boîte sans avoir aucun revenu durant ce moment. On a dû grignoter dans nos économies. La seule solution était de patienter. Après tout, la santé prime sur toute autre activité donc nous avons respecté la décision du gouvernement (on avait pas le choix en même temps). »

Est-ce que l’impact de la crise est plus que financier ?
« Oui la pandémie de Covid-19 nous a tous affecté psychologiquement. Et plus particulièrement les clients car nous sommes un lieu de divertissement donc beaucoup de personnes viennent ici pour évacuer le stress accumulé au travail. C’est aussi un lieu de vie sociale. D’un coup, on a tous été privés. »

The On1e

Maintenant que les activités ont reprises, est-ce que les gestes barrières sont respectés par les clients ?
« Les gestes barrières sont recommandés par les autorités sanitaires. Le port du masque n’est pas obligatoire. Nous tenons une certaine rigueur et nous utilisons des gels hydroalcooliques. »

Est-ce que cette situation sanitaire vous a fait perdre des clients ?
« Oui en effet, certaines personnes ont toujours peur de sortir. Entre-temps les hôtels ce sont mit à faire des soirées nocturnes en plus petit comité un peu à la même heure que nous, ce qui fait de la concurrence. »


Les discothèques, les bars, les lieux de la nuit sont des moteurs de l’économie, les gens consomment (parfois sans modération ?) et le monde de la nuit est également source d’emplois. Ce n’est pas parce qu’ils exercent la nuit qu’il faut les oublier. Les gérants des clubs semblent avoir autant souffert de cette invisibilité que des pertes financières. 

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Commentaires

Traore Amos Joel Yohane
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Effectivement ‘’Nyalla’’ l'article résume à la perfection la situation dans laquelle se trouve les acteurs du monde de la nuit. C'est pratiquement la même chose içi au Burkina, où les mesures restrictives plombent ce secteur